Atlas des sanctuaires antiques d’Ile-de-France

du second âge du Fer jusqu’à l’Antiquité tardive

Le projet souhaite dresser un nouveau paysage religieux en Gaule romaine dans une zone géographique riche de données anciennes et de fouilles récentes, sans toutefois en posséder une synthèse. Selon une approche diachronique, ce programme s’inscrit au cœur des problématiques contemporaines en archéologie des religions comme en témoignent de nombreux projets d’inventaire des lieux de culte (Golosetti 2020). Les problématiques développées dans cette archéologie spatiale des sanctuaires concerneront alors principalement le marquage du territoire, la visibilité sur et depuis les lieux de culte, les relations aux itinéraires et aux occupations antérieures et la mémoire des lieux. Dans ce cadre, la première étape consiste en un atlas des lieux de culte de la région Île-de-France du second âge du Fer jusqu’à l’Antiquité tardive, soit de la Gaule indépendante jusqu’à la Gaule chrétienne.

Porteur du projet : Raphaël Golosetti

Illustration : Vestiges de l’agglomération secondaire antique de Châteaubleau (77) avec ses trois sanctuaires vers le début du IIIe s. (Réal. S. Bossard, d’après Pilon 2016, p. 20, fig. 4 et dir. 2022, vol. 2, B5, sur fond IGN).

Projet en cours


Partenaires institutionnels

AOROC - UMR8546-CNRS/ENS Arcscan Centre André Chastel Cergy CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique EPHE - Ecole Pratique des Hautes Etudes INRAP - Institut National d’Archéologie Préventive Loiret Maison de l’Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux MAN Ministère de la Culture (France) Panthéon Sorbonne Université de Nantes

Auteur : Raphaël Golosetti

L’atlas est la première étape d’un programme collectif, intitulé « Paysage religieux antique en Ile-de-France » (PRAIF). Lieux de culte du second âge du Fer jusqu’à l’Antiquité tardive de la région Ile de France » sous la dir. de Raphaël Golosetti, maître de Conférences en archéologie des Gaules romaines à Sorbonne Université.
Précédé d’une longue introduction d’« Analyse réflexive des programmes sur les paysages religieux dans les Gaules » (R. Golosetti), l’atlas bénéficiera de notices, rédigées soit par un postdoctorant, S. Bossard, auteur d’une thèse sur les « Cultes et sanctuaires du centre et de l’ouest de la Gaule Lyonnaise. Des antécédents gaulois à la fin des dieux (IIe s. av. n. è. – Ve s. de n. è.) » à l’Université de Nantes, soit par la trentaine de membres du programme qui rassemble 11 institutions différentes (Sorbonne Université ; CY Université ; CNRS ; Ministère de la Culture (SRA et MAN) ; Inrap ; etc.).
A partir d’un recollement identifiant 131 sanctuaires antiques signalés dans la littérature, le corpus du programme a retenu un total de 53 sites devant faire l’objet d’une notice standardisée en grande partie. Ces dernières se veulent être sous une forme largement rédigée pour permettre une publication sous la forme d’un atlas (en papier et en ligne). Les figures se veulent également harmonisées (plans et cartes) par une charte graphique. En juin 2023, 42 notices ont ainsi déjà rédigées. Les autres sont en cours.
La publication de cet atlas n’est qu’une première étape à un projet plus vaste d’analyse des sanctuaires antiques d’Île-de-France autour d’approches macro-spatiales avec une étude de l’environnement naturel et des dynamiques de l’occupation du sol autour des sanctuaires, mais aussi d’études de l’agencement interne des sanctuaires, de la définition d’un lieu de culte à l’âage du Fer, de l’analyse du mobilier céramique en contexte de sanctuaire ou encore sur la disparition des sanctuaires romains que l’on place au IVe s. ap. J.-C., en relation étroite avec la christianisation des sociétés. Ces axes conduiront probablement à de futures publications, qui pourront faire suite à l’atlas.
Lancé par un programme collectif de recherche déposé en janvier 2020 au Service Régional d’Archéologie d’Île-de-France, le projet est une succession d’étapes complémentaires. Il s’agissait tout d’abord de dresser un nouveau paysage religieux, permettant d’obtenir in fine un panorama de l’ensemble de la Gaule en s’intégrant dans nombre d’autres projets réalisés ou en cours d’inventaire des lieux de culte. Offrant un nouvel état des lieux régional jugé nécessaire au niveau des instances nationales de l’archéologie (CNRA 2016, 85), il vise donc- à faire œuvre utile tout en permettant de poursuivre à l’avenir l’objectif d’une recherche sur les processus d’implantation des lieux de culte dans le paysage naturel et humain à l’Antiquité, par un approfondissement de l’analyse de l’occupation du sol, en développant des problématiques de terrain autour de certains sanctuaires (prospections pédestres, Lidar, géophysiques) et en employant le S.I.G. afin de croiser les dynamiques spatio-temporelles des lieux de culte avec celles des autres formes d’occupation du sol. Il s’agira aussi de travailler à une échelle micro-spatiale, celle du lieu de culte, pour comprendre leur organisation interne, la conception d’un espace cultuel et polythéiste et la forme des pratiques rituelles (notamment autour de la céramique).
Les objectifs sont tout d’abord la publication d’un atlas des sanctuaires antiques de la région Île-de-France et sa mise en ligne. Cet atlas sera alors l’occasion de mener de nouvelles études « trans-sites », des synthèses thématiques avec l’appui du S.I.G. envisagé.
La réalisation de ce projet sur les lieux de culte antiques dans la région Île de France intervient à un moment très favorable de la recherche. Grâce à la multiplication des inventaires des lieux de culte en Gaule romaine offrant aujourd’hui une base solide de réflexions, nous sommes à un moment de la recherche où un partage d’informations, un retour sur expérience et une analyse réflexive seraient bénéfiques à tous. Un corpus déjà très avancé comme celui de la Gaule de l’est apparaît ainsi encore trop restreint tandis que ses limites d’analyse restent trop nombreuses (Izri, Nouvel 2011, 507).

Vestiges de l’agglomération secondaire antique de Châteaubleau (77) avec ses trois sanctuaires vers le début du IIIe s. (Réal. S. Bossard, d’après Pilon 2016, p. 20, fig. 4 et dir. 2022, vol. 2, B5, sur fond IGN).

Bibliographie :
Golosetti 2020 : GOLOSETTI (R.) - Pourquoi étudier les paysages religieux en Gaule ? Nouvelles de l’Archéologie, 160, juin 2020, pp. 12-19.