Senon-Amel (Meuse) France

L’agglomération antique et son environnement microrégional

Depuis une quinzaine d’années, l’agglomération antique de Senon-Amel et sa microrégion font l’objet de nouvelles recherches pluridisciplinaires associant des techniques d’investigation non destructives (prospections pédestres, aériennes, géophysiques, LiDAR) et des opérations de fouilles sédimentaires préventives et programmées.

Porteur du projet et auteur des cartes : Simon Ritz, Inrap Grand Est – EA 1132 HISCANT-MA, Université de Lorraine.

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Institutional Partners

AOROC - UMR8546-CNRS/ENS Département de la Meuse DRAC Grand -Est Geocarta INRAP - Institut National d’Archéologie Préventive ONF - Office National des Forêts Région Grand-Est Université de Lorraine _Association des Amis de Senon et du Pays de Spincourt _Société Maximo

La documentation disponible sur l’agglomération et l’espace rural avoisinant rassemble aujourd’hui 33 opérations de fouilles, 220 ha d’imagerie géophysique (électrique, magnétique et géoradar), un relevé LiDAR couvrant une surface d’un peu plus de 13 000 ha, 1 645 clichés aériens et des prospections pédestres documentant 272 points de peuplement datables du second âge du Fer au haut Moyen Âge, répartis sur une superficie de 212 km².
Ces données forment le socle méthodologique d’une thèse de doctorat récemment soutenue à l’Université de Lorraine (Ritz 2020). Un atlas archéologique numérique a été élaboré dans le cadre de travail sous la forme d’un SIG, afin de rassembler de manière systématique et normalisée la masse des sources disponibles. Il s’agit désormais de procéder à la mise en ligne de ces données au travers de la plateforme Chronocarto, pour les rendre plus facilement accessibles aux collaborateurs scientifiques du projet, mais aussi pour les valoriser auprès d’un plus large public.

L’agglomération antique de Senon-Amel

L’agglomération antique de Senon-Amel présente la particularité de se développer sous la forme de deux pôles de vestiges à caractère urbain, distants de 1,5 km et occupés simultanément pendant la majeure partie de l’Antiquité romaine, du milieu du Ier siècle apr. J.-C. au milieu du IVe siècle apr. J.-C. au moins.
Cette configuration bipolaire présente un caractère exceptionnel dans l’urbanisme du nord de la Gaule romaine, dont l’expression la plus frappante réside sans doute dans la duplication des édifices publics : chaque pôle urbain est équipé d’une panoplie monumentale complète, comprenant plusieurs temples, des thermes et un théâtre.

Les recherches actuelles s’attachent à tenter de préciser l’origine et les modalités de l’évolution de ce schéma urbain inhabituel. La question est prioritairement abordée au travers d’une analyse détaillée des formes et des dynamiques d’occupation de chaque pôle urbain sur le temps long, cherchant à mettre en évidence leurs éventuelles spécificités fonctionnelles et à caractériser la nature de leurs relations aux différentes étapes de leur histoire.
L’agglomération est également replacée dans son environnement microrégional, entendu au double sens de paysage anthropique et naturel, en partant du principe que les relations qu’entretient la ville avec son « pays d’alentour » participent à la compréhension de l’un et l’autre de ces espaces.
La question de l’origine et de l’évolution de la bipolarité urbaine implique donc d’examiner de manière dynamique les relations qu’entretiennent les deux pôles urbains entre eux et avec leur environnement.

 

Ritz S., Senon-Amel (Meuse) : Contribution d’une agglomération bipolaire à l’histoire du fait urbain dans le nord-est de la Gaule, du second âge du Fer au haut Moyen Âge, thèse de doctorat en archéologie, Nancy : Université de Lorraine, 2020, 2 vol., 434 et 319 p. Résumé en ligne.